« Nous dépensons beaucoup pour voyager au fond des océans et dans l’espace, mais jamais au fond de notre monde intérieur qui est pourtant à notre portée. On possède des aspirateurs qui enlèvent la moindre saleté de nos maisons, mais nul n’est prêt à nettoyer la saleté de son esprit. C’est pourtant l’esprit qui rend la vie belle ou laide. » Mère Amma dans Darshan film de Jan Kounen.
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Voilà un vaste sujet qui s’ouvre à nous, aussi important et délicat que passionnant … L’exploration de notre monde intérieur.
Je vois certains sourire à cette seule évocation !
Nous avons pourtant bien tous un monde intérieur (si, si !) complexe et inconnu, que nous laissons grandir en toute indépendance. Or, même le plus cartésien d’entre nous, ne peut raisonnablement pas balayer le sujet d’un revers de main.
Le constat est criant : nous n’accordons très concrètement ni temps ni énergie à l’exploration, la compréhension et l’éducation de ce monde intérieur, principale clé de notre équilibre émotionnel.
Nous savons maintenant qu’un déséquilibre émotionnel, un mal être sous-jacent, une colère exacerbée, un stress et une anxiété chroniques font le lit de la plus part des maladies de notre siècle ! Il est temps de reprendre les choses en main !
Il faut avouer que notre société actuelle ne nous facilite pas la tâche … ! Alors peut-être devons nous chercher des inspirations ailleurs…
Je vais tenter d’aller puiser certaines clés dans quelques unes des Sagesses du Monde qui semblent pouvoir nous éclairer de tout leur savoir avec une grande simplicité.
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Ce que l’on nomme communément les Sagesses du monde, souvent issues des « peuples premiers » ou peuples racines, mais aussi de courants philosophiques ou spirituels ancestraux, puisent leur connaissance au plus près des racines de la mémoire humaine et peuvent faire écho aux questions que se posent nos sociétés modernes. Elles sont une source inépuisable de réponses pleines de bons sens à nos multiples questionnements.
Le lien à l’autre, le lien à soi-même, le lien à la nature, le lien à la vie, au métier d’être un Homme sur cette terre, ces peuples du bout du monde, ces hommes d’un autre temps, semblent posséder des réponses très actuelles à nos propres problèmes.
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« Donnez moi la sérénité d’accepter les choses que je ne peux pas changer,
le courage de changer les choses que je peux changer,
et la sagesse d’en connaitre la différence. »
Marc Aurèle.
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Il n’est pas question ici de dresser une liste exhaustive des sagesses du monde ! Mais simplement d’en évoquer certaines parmi les plus emblématiques pour vous inspirer et vous donner l’envie, peut être, d’aller plus loin… Suivez votre intuition …
Le Huna… et l’instant présent
Le Huna (le secret) est une sagesse ésotérique polynésienne, venant précisément de Hawai qui a longtemps été un lieu magique et mystique par la présence de chamans appelés Kahunas.
Cette sagesse est basée sur 7 principes :
- Le monde est ce que l’on pense qu’il est. Notre perception de la réalité est subjective.La façon d’améliorer son expérience est d’améliorer ses pensées.
- Il n’y a pas de limites. Les limites sont fabriquées par le cerveau humain.
- L’énergie va là où se pose l’attention. Le pouvoir de l’attention et de l’énergie qui en découle a été démontré depuis. Concentrez votre attention sur ce que vous désirez et non pas sur ce que vous ne désirez pas.
- Maintenant est le moment de pouvoir. Soyez centré sur le présent. (voir l’encadré)
- L’amour grandit avec la gratitude. Une pratique salvatrice.
- Tout pouvoir provient de l’intérieur de soi-même. L’esprit est plus puissant que ce que l’on pense. Ayez conscience de votre puissance intérieure.
- Soyez bon en ce que vous faites. Faites le plus grand bien que vous pouvez.
C’est de cette sagesse qu’est issue la fameuse méthode :
Ho’oponopono
Méthode de nettoyage des mémoires.
Il s’agit d’une tradition spirituelle hawaïenne proposant une méthode de guérison intérieure.
Le principe est que nous sommes chacun responsable à 100% de ce qui nous arrive car cela répond à des « mémoires » qui sont en nous. Pour atteindre un état de paix intérieure, inutile de chercher à changer l’autre ou les événements extérieurs, il faut effacer ses « mémoires » en soi pour laisser place au « vide » qui va inspirer des situations positives.
Ho’oponopono est une formule que l’on se dit quand un conflit, une émotion négative surgit : « Désolé, Pardon, Merci, Je t’aime ».
- Désolé car on reconnaît le conflit/problème.
- Pardon à soi-même et à l’univers d’avoir créé cette situation.
- Merci à votre âme d’avoir réveillé cette mémoire pour pouvoir la nettoyer.
- Je t’aime, nettoie la mémoire par une énergie d’amour envers soi-même et l’univers.
Et puis, lâcher-prise et prendre de la distance avec ce qui vient de se passer pour laisser les meilleures solutions apparaître. Etre à l’écoute de ce que votre moi profond va vous proposer.
Pour aller plus loin : « Huna, le secret hawaïen en action » de Sylvie Doré – « Ho’oponopono » de Luc Bodin
LE POUVOIR DE L’INSTANT PRESENT
4ème principe du Huna et développé avec sagesse depuis par Eckhart Tollé.
Lorsque vous êtes concentré sur le présent, c’est le seul moment de votre vie où vous vivez réellement. Le seul moment où vous pouvez agir concrètement sur votre vie (construire, réaliser, inventer, créer, évoluer), c’est dans le présent.
Cet instant est donc essentiel pour bâtir votre vie comme vous le souhaitez, et ne plus subir les événements.Vivre le moment présent, « être ici et maintenant » comme il est souvent dit, présente un autre bénéfice : l’arrêt du mental. Le mental, c’est cette petite voix dans votre tête qui jacasse sans cesse et qui vous parle de tout et de rien, ce qui ne fait que vous emmêler les idées… Le mental n’a pas de prise dans le présent. Il s’arrête à ce moment-là, ce qui permet d’avoir des idées beaucoup plus claires et ainsi de pouvoir décider et agir plus efficacement.
« Si vous êtes déprimé, c’est que vous vivez dans le passé. Si vous êtes anxieux, c’est que vous vivez dans le futur. Si vous êtes en paix, c’est que vous vivez dans le présent ».
Lao Tseu (571 – 531 av. J.C.)Donc si vous désirez demeurer dans la paix et la quiétude, restez concentré sur le moment que vous êtes en train de vivre. Appréciez-le. Goûtez-le. Vivez-le. La vie, la nature et l’univers vous dévoilent à chaque instant leurs bienfaits et leurs beautés. Mais nous, obnubilés par nos problèmes matériels, nos angoisses et nos peurs, nous ne les voyons pas. Il ne tient qu’à nous de modifier cela.
Des études scientifiques contemporaines nous confirment que notre cerveau sécrète de la sérotonine et de la dopamine, les deux substances chimiques qui produisent du bien-être lorsque nous sommes attentifs à ce que nous faisons. Ce qui compte, c’est en effet l’attention, la qualité de présence que nous mettons dans chacune de nos expériences.
« Le moment que nous vivons est un cadeau. C’est pourquoi, il s’appelle ‘’présent’’ ».
Pour aller plus loin : « Le pouvoir du moment présent » d’Eckhart Tolle
« Le miracle ce n’est pas de marcher sur l’eau !
Le miracle c’est de marcher sur la terre verte,
d’habiter intensément le moment présent et de se sentir réellement vivant. » Thich Nhat Hanh
Les 4 accords toltèques
Les Toltèques, ont bâtis la « première » de nos civilisations au Mexique au début de notre ère.
La sagesse toltèque part du principe que notre grille de lecture de la vie est conditionnée par notre éducation et par la culture environnante. Nous n’avons rien choisi, et cela empêche notre conscience d’émerger. Cette grille de lecture est en grande partie faussée et nous maintient dans un « cauchemar », baigné de souffrance, de peur, d’injustice et de violence. Nous obéissons sans nous en rendre compte aux règles de cette grille.
Les 4 accords toltèques sont puissants et peuvent nous permettre de nous guider vers la transformation de ces règles néfastes et ainsi retrouver notre liberté.
1 Que votre parole soit impeccable
La parole exprime le pouvoir créateur. L’intention se manifeste avec la parole, c’est une force, un vrai pouvoir magique qui peut se transformer en magie noire! Un seul mot est comme un sort. Les hommes se jettent en toute inconscience des mauvais sorts les uns les autres.
La médisance est la pire des magies noires, un vrai poison !
Il faut utiliser la parole dans le sens de la vérité et de l’amour de soi. Avoir une parole impeccable immunise contre les mauvais sorts d’autrui. On peut évaluer son degré de parole impeccable à l’amour propre, car l’amour de soi est proportionnel à l’intégrité de sa parole.
2 Quoi qu’il arrive, n’en faites pas une affaire personnelle
C’est se prendre trop au sérieux que de faire une affaire personnelle de tout. On devient une proie facile de « la magie noire » évoquée ci-dessus. Nous ne sommes pas responsable de ce que les autres font. En ne prenant rien personnellement on est protégé, rien ne peut nous blesser.
3 Ne faites pas de suppositions
C’est le point de départ du cercle vicieux : on fait des suppositions sur ce que les autres font ou pensent, on en fait une affaire personnelle et on leur communique notre poison émotionnel par nos propos. Mieux vaut poser des questions.
Parallèlement on suppose que les autres savent ce que l’on pense sans rien exprimer, ce qui est faux.
Sans suppositions, la parole devient impeccable.
4 Faites toujours de votre mieux
En faisant de son mieux, impossible de mal se juger, pas de culpabilité. C’est dans l’action qu’on est heureux. Nous exprimons qui nous sommes, sans peur. Etre vivant et apprécier sa vie. Pas besoin d’être accepté par les autres puisqu’on est accepté par soi-même. Les autres accords ne fonctionnent que si on fait de son mieux. Faire de son mieux affaiblit les mauvaises habitudes.
Cette sagesse insiste sur le fait que mettre en pratique fait toute la différence.
Pour aller plus loin : « Les quatre accords toltèques » de Don Miguel Ruiz
« Voici mon secret.
Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur.
L’essentiel est invisible pour les yeux ».
Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince.

Observé dés le XVII ème siècle en Sibérie, et toujours vivant chez les peuples indigènes d’Amérique du Sud ou de Mongolie, le chamanisme ne se réduit pas à des dons médiumniques, il offre à chacun l’accès à une autre réalité. Le chaman n’est ni un sorcier, ni un gourou, ni un médecin, ni un prêtre, ni un philosophe, ni …ni…ni…… il est tout cela à la fois.
Le chamanisme est un ensemble de règles et de rituels destinés à nous apprendre à vivre en harmonie avec notre environnement et avec nous même. Cela suppose d’accepter que nous avons une part de responsabilité dans ce qui nous arrive et d’être capable de le transformer grâce à la connexion aux informations de l’univers .
Notre éducation occidentale ne nous incite qu’à nous fermer à toute cette intelligence perceptive, cette intuition spirituelle.
Selon le chamanisme, le monde extérieur est le reflet du monde intérieur. Dés lors, lorsque nous ouvrons notre coeur, que nous nous ouvrons à notre sensibilité nous découvrons notre puissance et la force du lâcher-prise.
En occident on considère que ce sont nos parents qui sont nos créateurs. Ils nous modèlent et ont tous pouvoirs sur nous. Nous sommes leurs « prisonniers dépendants », sans aucun choix. L’amour, la connaissance, la richesse sont donc à l’extérieur de nous. Nous apprenons à accorder beaucoup de puissance au monde extérieur.
Inversement pour les peuples racines adeptes du chamanisme, un enfant est une part de l’univers qui existe déjà, qui a son histoire. Cette une manifestation de la vie. Le monde extérieur le révélera. L’essentiel est déjà en lui.
En occident l’homme est dépendant d’un monde extérieur qui lui fait peur.
Dans le chamanisme l’homme est acteur du monde, et le monde extérieur est révélateur de ce qu’il est. Il n’y a aucune peur.
En occident la vue est le sens le plus utilisé, (on croit ce que l’on voit) ce qui immobilise une réalité créée.
Dans le chamanisme, la vision est un sens parmi d’autres. Les plus importants sont les vibrations, clés du mouvement.
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L’accès à ce travail introspectif libérateur se fait grâce à un breuvage à base d’ayahuasca, plante psychotrope amazonienne permettant un voyage intérieur et une connexion spirituelle par le biais d’une transe. Rien à voir avec l’effet de drogues qui déforment la réalité ! Dans le cas de plante psychotrope, il s’agit d’une amplification du réel. Elle ouvre une hypersensibilité qui permet une compréhension de soi-même à un niveau spirituel et une connexion forte à la nature. Il faut se rappeler que dans nos traditions occidentales, nos vieilles sorcières utilisaient aussi des plantes dans un contexte spirituel. Cette connaissance a été perdu avec l’arrivée de l’église et de la science !
Le chamanisme aide à sortir des dépendances aux autres, à oser ses peurs, à sortir des répétitions, à apprivoiser la souffrance, à se reconnecter à soi, aux autres, à l’univers.
Pour aller plus loin : « Les 4 voies chamaniques » de Gislaine Duboc – « De l’ombre à la lumière. Voyage d’un guérisseur chez les chamanes » de François Demange (Metsa) – « Prendre soin de l’âme » de Myriam Beaugendre.
Les cercles du bonheur Maasaï
Il s’agit d’une sagesse universelle du peuple Maasaï autour de l’amour, de la joie et de la bienveillance.
Peuple premier emblématique d’Afrique de l’Est appelé « guerriers pacifiques », les Maasai sont détenteurs de secrets de Vie qui remontent probablement à l’Egypte ancienne du temps d’Akhenaton.
Pour eux, comme dans la Spiritualité amérindienne ou le Taoïsme, l’humain est avant tout un être relié. Aux autres, à son environnement et à une Force Intelligence qui le dépasse, la « Déesse-Mère », source de toute vie.
Cette sagesse nous enseigne comment être connectés à sa sensibilitépour demeurer dans l’amour, la bienveillance, la douceur et la joie ; pour vaincre ses peurs, rester relié, ne pas créer de division en soi et autour de soi, tirer parti des épreuves, faire l’expérience de ce qui est. Accepter les dualités du monde et des êtres. Ne pas valoriser le « bon » côté mais équilibrer les deux en acceptant notre part d’ombre pour éviter de la projeter sur les autres. Chercher à l’intérieur de soi et non à l’extérieur. Ne pas avoir peur.
Vaste programme 🙂
Pour atteindre cet équilibre, les Maassai évoluent au cœur de quatre cercles concentriques qui mènent à une libération profonde de l’être
- le premier cercle : Ranger d’abord l’intérieur de sa maison. Mettre un terme au chaos intérieur afin de ne pas le transmettre au dehors. La médisance en est un exemple. Un vrai poison à proscrire.
- le deuxième cercle explique comment retrouver la joie et affirme que le pur bonheur vient de l’intérieur. Cette sensibilité que nous apprenons à maitriser et à masquer dans notre société, les Maassai la cultive pour se connecter. La joie simple est cultivée dés la naissance. C’est l’élan du cœur, le partage. Pour la retrouver il nous faut ôter son masque et avoir le courage d' »être ».
- le troisième cercle amène à accepter et même à remercier les difficultés de la vie, passage obligé pour grandir spirituellement. Si on rencontre une difficulté c’est qu’on a les moyens de la surmonter.
- le quatrième cercle du bonheur est son objectif de vie autour duquel il faut mobiliser toute son énergie et ainsi faire l’apprentissage de sa destinée.
Petite technique Massai pour cultiver la joie au quotidien : encadrer une information négative par deux positives. Exemple, « Je suis en bonne santé, ma voiture est à la fourrière, je sors avec mon amoureux ce soir ». La vibration finale s’en trouve totalement changée.
Pour aller plus loin : « Les 4 cercles massaï du bonheur » de Xavier Péron.
« The enemy is a very good teacher ». Dalai Lama
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Il faut d’abord soigner nos racines pour nous souvenir d’où nous venons. Pas la mémoire récente divulguée dans nos livres d’histoires, mais la mémoire ancestrale construite sur notre lien originel à la terre. Terre qui, malgré toute notre ingéniosité technologique, demeure notre mère nourricière… et bien plus. En s’inspirant de la vision du temps en spirale des peuples racines, qui voient le passé et le futur en même temps, se servant de l’un pour construire l’autre, nous sortirons de ce temps linéaire qui laisse loin derrière nous notre mémoire, nous coupant ainsi du bien le plus précieux et nous entrainant à construire un futur anxiogène et chaotique…
Ces sagesses des peuples premiers ont été transmises oralement à travers les générations conservant leur fréquences vibratoires au plus proche et émettant ainsi le bien être qu’elle porte. C’est la force de l’oralité par rapport à notre société moderne qui se fonde sur l’écrit avec cette possibilité d’interprétation qui fige ce qui est exprimé.
Billy dit à Willy « un jour, nous allons tous mourir ! »
Willy lui répond « oui, mais tous les autres, nous allons vivre » .
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Les sagesses anciennes ! Voilà un sujet aussi important qu’impossible à exposer dans son ensemble. Il existe bien sur de nombreuses autres sagesses tout aussi enrichissantes.
Ces quelques clés n’ont pour ambition que de vous donner envie de vous intéresser de plus près à ces inspirations d’antan au pouvoir salvateur que notre monde moderne a balayé.
Sans vouloir noircir le tableau, il faut reconnaitre que notre système éducatif aussi bien scolaire que familial, nous pousse dés le plus jeune âge, à nous couper de notre précieuse sensibilité et à nous construire une armure vaillante et vindicative entrainant notre déconnection du monde extérieur (et intérieur). A nous cacher derrière un masque, un rôle patiemment élaboré, pour pouvoir affronter ce que l’on nous présente comme un monde hostile. Et tout ceci afin de participer à un système machiavélique basé sur la compétition et la consommation à outrance.
Nous ne pouvons que constater avec tristesse le résultat désolant d’un monde déshumanisé et anxiogène ! Mais l’homme est porteur de tellement de richesses intérieures qu’il est raisonnable d’espérer un réveil des consciences, déjà amorcé … et une reconnection à ces sagesses anciennes …